mercredi 30 novembre 2011

Chroniques du Croque-Mort - IX

20 Décembre 1785

Cher journal,

Riche ! Riche ! Riche ! Ça y est, le dur travail porté sur l'oiseau est terminé ! Le 19 Décembre est un jour à marquer d'une pierre blanche ! Le crois-tu ? Lors de notre deuxième sortie dans le désert, Socrate m'a conduit vers le cadavre d'un bonhomme isolé entre deux pierres. J'étais étonné qu'il m'emmène vers un atroce amas de chair putréfiée. Mais l'instinct du condor Goldsearch est sans faille, et lorsque j'ai fouillé le corps, j'y ai découvert une montagne brillante !

Le vieillard avait un dentier entièrement fait en or ! Je lui ai détruit la mâchoire d'un coup de barre de fer et j'ai mis mon butin dans ma poche. Il faudra que j'aille très vite le faire expertiser, mais vu le poids de la bête, c'est un avenir radieux qui défile devant mes yeux ! Me voilà enfin tranquille pour un petit moment ! Je prévois déjà avec cet argent d'acheter un ranch et de faire le commerce des chevaux, c'est un travail paisible ou l'on a pas besoin de tripoter des cadavres toute la journée. Ceux dont je m'occupe n'ont jamais de dents qui valent quelque chose … Dur labeur.

Je me suis bien caché pour ramener ma trouvaille chez moi, mais enfin, il y a tout de même quelque chose d'étrange à signaler, c'est que je ressens toujours une présence. C'est comme si une chose m'épiait.

Au marché de Western Falls, ce mercredi, je regardais les expériences d'un savant qui essayait d'utiliser une énergie nouvelle appelée « électruquité », c'était jouissif, il avait dans sa main un chat et à l'aide d'un gros appareil grésillant le tapait ! La bête était tétanisée comme frappée par la foudre. Ce fût un moment magique. Mais enfin, c'est atroce, dès que je marche dans la rue, j'ai toujours l'impression que quelqu'un est derrière moi. J'ai le sentiment que la personne qui me suit m'en veut particulièrement mais j'ignore toujours pourquoi. Quand je suis au travail, il y a toujours cet homme édenté qui vient me voir, cela fait quatre fois en deux jours. Je devrai me méfier, mais je n'y peux rien, j'ai confiance en la nature humaine. (Tu pourras certainement noter l'ironie ici). Si mes soupçons sont fondés, c'est l'oiseau qu'il veut, mais j'en suis pas tellement sûr. Comment pourrait-il être au courant ? Je ne serai pas apaisé tant qu'il ne m'aurai pas laissé tranquille. J'ai d'ailleurs pensé à ma propre protection en achetant un fusil chez l'armurier, on ne sait jamais, ça pourra toujours m'être utile.

Quoi qu'il en soit, la découverte de l'or vaut bien toutes les misères du monde. Mais j'ai peur d'un complot, pourquoi l'oiseau était-il si peu cher ? Est-ce que la personne qui me l'a vendu avait une idée derrière la tête ? Je crois que je vais me méfier, on sait jamais...

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